Les Premières Nations et collectivités inuites et métisses
Au Canada, les Autochtones sont les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis. Chacune de leurs collectivités a son histoire et son vécu particuliers en ce qui concerne le vote aux élections fédérales. Cependant, les membres de ces trois groupes ont signalé des obstacles similaires nuisant à leur participation électorale.
Obstacles liés à l’accès
- L'Étude nationale auprès des électeurs de 2019 révèle que les électeurs autochtones étaient moins susceptibles de s'inscrire pour voter aux élections fédérales de 2019 (84 % par rapport à 89 % d'électeurs non autochtones). En raison des taux d'inscription inférieurs, moins d'électeurs autochtones ont reçu une carte d'information de l'électeur à l'approche de la dernière élection fédérale (86 % par rapport à 93 % pour la population en général).
- Plusieurs facteurs peuvent rendre l'inscription et le vote plus difficile pour les électeurs autochtones :
- Les membres des Premières Nations et des collectivités inuites et métisses sont plus susceptibles de vivre dans des régions éloignées, sans avoir d'adresse municipale standard (p. ex. dans des réserves, des hameaux et des peuplements).
- Comme ils n'ont pas d'adresse standard (c'est-à-dire pas de case postale, de section, de concession, de rang, etc.), les électeurs autochtones sont moins susceptibles que la population générale d'avoir une pièce d'identité portant leur adresse.
- De nombreux membres des Premières Nations et des collectivités inuites et métisses qui se déplacent souvent entre deux communautés ou plus (pour fréquenter l'école, se rendre au travail, chasser, etc.) signalent qu'il est difficile de confirmer le lieu où ils doivent s'inscrire et voter.
- Dans son rapport sur la 43e élection générale fédérale, l'Assemblée des Premières Nations note que la distance aux bureaux de vote continue de faire partie des obstacles au vote. De nombreuses régions éloignées ne sont pas desservies par le transport en commun, et les électeurs doivent avoir accès à un véhicule privé pour se rendre aux bureaux de vote. Les résultats de l'Étude nationale auprès des électeurs de 2019 confirment que les électeurs autochtones ont été moins susceptibles que la population générale à déclarer que le temps pour se rendre au lieu de vote était raisonnable.
- Dans certaines régions, les langues traditionnelles continuent de jouer un rôle important, surtout chez les aînés. Même si Élections Canada publie l'information pour les électeurs en 16 langues autochtones, les obstacles linguistiques persistent.
Obstacles liés à la motivation
Comme mentionné ci-dessus, chaque collectivité autochtone du Canada a son histoire et son vécu particuliers en ce qui concerne les élections fédérales. Ces différentes expériences ont une incidence sur l'intérêt de nombreux électeurs autochtones pour les élections fédérales et leur décision d'y participer ou non.
- Jusqu'en 1960, les membres des Premières Nations pouvaient voter aux élections fédérales uniquement à condition de renoncer à leur statut d'Indien. Les membres des forces armées en service actif faisaient occasionnellement l'objet d'exceptions.
- Les Inuits ont reçu le droit de vote aux élections fédérales en 1950; toutefois, l'accès aux services de vote sur leurs territoires traditionnels ne leur a été offert qu'en 1962.
- Les Métis ont toujours eu le droit de vote fédéral, mais l'isolement géographique et social de certaines régions du Canada a nui à leur possibilité de voter.
Lors de récentes élections fédérales, la participation autochtone a été à la hausse dans certaines régions. Notamment, l'écart le plus faible depuis 2004 entre la participation électorale des membres des Premières Nations vivant dans une réserve et celle de la population générale a été enregistré à l'élection générale de 2015. À cette élection, le plus grand nombre de députés des Premières Nations et des collectivités inuites et métisses a par ailleurs été élu. Même si le taux de participation électorale dans les réserves a diminué de près de 10 points de pourcentage lors de l'élection fédérale de 2019, il demeure tout de même supérieur à celui des années 2000.
Malgré quelques avancées positives, bon nombre de membres des Premières Nations et des collectivités inuites et métisses rencontrent encore des obstacles comme ceux mentionnés plus haut.